Liste chronologique des Odonates de France

Liste des espèces et première année de mention suivie de la liste des ouvrages correspondants

Les 79 premières espèces découvertes jusqu’en 1856 sont traitées

Aeshna affinis : 1838 – Aeshna caerulea : AP – Aeshna cyanea : 1575 – Aeshna grandis : 1742 – Aeshna isoceles : 1838 – Aeshna juncea : 1856 – Aeshna mixta : 1575 – Aeshna subarctica : AP – Anax imperator : 1838 – Anax junius : 1842 – Anax parthenope : 1842 – Boyeria irene : 1838 – Brachythemis impartita : AP – Brachytron pratense : 1838 – Calopteryx ancilla : 1742 – Calopteryx haemorrhoidalis : 1838 – Calopteryx splendens : 1575 – Calopteryx virgo : 1575 – Calopteryx xanthostoma : 1323 – Ceriagrion tenellum : 1789 – Chalcolestes parvidens : AP – Chalcolestes viridis : 1838 – Coenagrion caerulescens : 1838 – Coenagrion hastulatum : AP – Coenagrion lunulatum : AP – Coenagrion mercuriale : 1842 – Coenagrion ornatum : AP – Coenagrion puella : 1742 – Coenagrion pulchellum : 1840 – Coenagrion scitulum : 1842 – Cordulegaster boltonii : 1503 – Cordulia aenea : 1762 – Crocothemis erythraea : 1762 – Enallagma cyathigerum : 1842 – Epitheca bimaculata : 1856 – Erythromma lindenii : 1842 – Erythromma najas : 1840 – Erythromma viridulum : 1850 – Eurothemis fulva : 1742 – Gomphus graslinii : 1842 – Gomphus pulchellus : 1840 – Gomphus simillimus : 1838 – Gomphus vulgatissimus : 1762 – Hemianax ephippiger : 1840 – Ischnura elegans : 1838 – Ischnura genei : AP – Ischnura graellsii : AP – Ischnura pumilio : 1838 – Ischnura senegalensis : AP – Lestes barbarus : 1838 – Lestes dryas : 1850 – Lestes macrostigma : AP – Lestes sponsa : 1838 – Lestes virens : 1850 – Leucorrhinia albifrons : AP – Leucorrhinia caudalis : 1789 – Leucorrhinia dubia : 1850 – Leucorrhinia pectoralis : 1789 – Leucorrhinia rubicunda : 1850 – Libellula quadrimaculata : 1762 – Lindenia tetraphylla : AP – Macromia splendens : 1843 – Nehalennia speciosa : AP – Onychogomphus forcipatus : 1762 – Onychogomphus uncatus : 1840 – Ophiogomphus cecilia : 1762 – Orthetrum albistylum : 1789 – Orthetrum brunneum : 1837 – Orthetrum cancellatum : 1789 – Orthetrum coerulescens : 1762 – Orthetrum trinacria : AP – Oxygastra curtisii : 1837 – Pantala flavescens : AP – Paragomphus genei : AP – Platetrum depressa : 1503 – Platycnemis acutipennis : 1841 – Platycnemis latipes : 1842 – Platycnemis pennipes : 1742 – Pyrrhosoma nymphula : 1742 – Selysiothemis nigra : AP – Somatochlora alpestris : AP – Somatochlora arctica : AP – Somatochlora flavomaculata : 1840 – Somatochlora meridionalis : AP – Somatochlora metallica : 1842 – Stylurus flavipes : 1840 – Sympecma fusca : 1838 – Sympecma paedisca : AP – Sympetrum danae : 1842 – Sympetrum depressiusculum : 1575 – Sympetrum flaveolum : 1762 – Sympetrum fonscolombei : 1837 – Sympetrum meridionale : 1842 – Sympetrum pedemontanum : 1575 – Sympetrum sanguineum : 1575 – Sympetrum striolatum : 1840 – Sympetrum vulgatum : 1789 – Thecagaster bidentata : 1850 – Trithemis annulata : AP – Trithemis kirbyi : AP

Pucelle J. 1323-26 – Breviarium ad usum fratrum praedicatorum. – “Bréviaire de Belleville”. – Manuscrit.

••• Calopteryx xanthostoma : il s’agit d’une représentation de Calopteryx, conforme à cette espèce en raison du déplacement de la coloration bleue vers l’apex de l’aile. Le sujet représenté est supposé venir de France.

Extrait d’une enluminure du Bréviaire de Belleville montrant un Caloptéryx mâle dont l’apex est coloré

Bourdichon J. 1503-08 – Les Grandes Heures d’Anne de Bretagne. – Manuscrit.

••• Cordulegaster boltonii : on trouve dans cet ouvrage manuscrit deux représentation correspondant à cette espèce, reconnaissable par les doubles anneaux jaunes représentés sur l’abdomen. L’espèce bidentata est en conséquence exclue. Les sujets représentés sont supposés venir de France.

••• Platetrum depressa : une très belle représentation d’une femelle de cette espèce se trouve dans cet ouvrage.

Rondelet G. 1558 – L’Histoire entière des Poissons. – Bonhome, Lion.

Cet ouvrage, le premier imprimé parlant de Libellules, ne précise pas d’espèces. On y trouve forgé (ou confirmé) plusieurs noms qui sont Libella fluviatilis qui correspond à la larve de Zygoptères, Marteau d’eau douce, de même, Niveau d’eau douce, aussi et Mouche d’eau douce qui est un imago d’Anisoptères. Le terme Libellula sera transformé en 1735 par Linnaeus en Libellula que nous connaissons bien et qui sera le genre fondateur des Libellules dans l’édition de 1758 du Systema Naturae.

Hoefnagel J. 1575 – Animalia Rationalia et Insecta (Ignis). – Planches.

Nous pensons pouvoir attribuer les très belles planches préparées par Hoefnagel à des sujets pris en France. Les espèces représentées ne sont pas nommées.

••• Orthetrum brunneum : une très belle représentation d’un mâle se trouve parmi des Papillons et de petits Coléoptères sur la planche XVII.

••• Calopteryx virgo : un mâle de la forme méridionale de cette espèce accompagne un Cloporte, un Faucheux et quelques autres Insectes comme des Papillons nocturnes sur la planche XXXIV.

••• Sympetrum pedemontanum : un individu de cette espèce (peut-être une femelle) est accompagné de divers Insectes (Sauterelle, Coléoptères, Diptères…) sur la planche XXXXVII.

••• Aeshna cyanea : une femelle de cette espèce est le sujet unique de la planche LIII.

Planche LIII – Femelle d’Aeshna cyanea

••• Aeshna mixta : un mâle de cette espèce est accompagné de deux espèces de Sympetrum sur la planche LIV.

••• Sympetrum depressiusculum : un mâle de cette espèce est parfaitement reconnaissable sur la même planche (LIV).

•••. Sympetrum sanguineum : c’est probablement cette espèce qui est représentée en troisième individu sur la planche LIV en bas à droite. Il s’agit d’une femelle.

11. Calopteryx splendens : la planche LV de l’ouvrage d’Hoefnagel représente dans plusieurs positions des femelles que nous pensons pouvoir attribuer à cette espèce (image de présentation de cet article Internet).

12. Sympecma fusca : la planche LXIII présente assurément cette espèce bien que la qualité de la représentation soit inférieure à celle des planches précédentes.

René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757)

de Réaumur F. 1738 – Mémoire pour servir à l’histoire des Insectes. Troisième mémoire. De la distribution des Mouches en classe, en genres et en espèces. – Imprimerie royale, Paris. – ONLINE

13. Onychogomphus forcipatus : c’est Linnaeus en 1758 qui révèle le fait que ce mémoire rédigé par de Réaumur comprend une illustration méconnue de cette espèce. Il s’agit d’une femelle.

de Réaumur R. 1742 – Mémoire pour servir à l’histoire des Insectes. Onzième mémoire. Des mouches à quatre aisles nommées Demoiselles. – Imprimerie royale, Paris [Demoiselles] : 387-457. – PDF

Nous avons mis à disposition en ligne le 3 octobre 2022, une version réduite au Onzième mémoire rédigé par de Réaumur en 1742 et qui développe de très nombreux détails sur la biologie et l’anatomie de ces Insectes et se base sur des sujets de toute évidence provenant du territoire français. On peut y reconnaître plusieurs espèces avec plus ou moins de “réussite”. Certaines ont déjà été citées de France avec Platetrum depressum (planche 35 : fig.1 et 2).

14. Aeshna grandis : un individu de cette espèce (peut-être une femelle) se trouve sur la planche 35 (fig.3). Des éléments de la biologie de cette espèce se retrouvent développés sur les planches suivantes.

15. Platycnemis pennipes : mal reconnaissable, les fig.4 et 9 de la planche 35 semblent bien correspondre à cette espèce.

• Aeshna mixta : on reconnait sur la fig.5 de la planche 35 un mâle de cette espèce, néanmoins les recoupements avec d’autres éléments des planches suivantes semblent indiquer qu’il pourrait tout aussi bien s’agir d’Aeshna cyanea, auquel cas représentée de manière erronée.

16. Coenagrion puella : la fig.6 de la planche 35 est censé représenter cette espèce, mais elle n’est pas reconnaissable.

17. Calopteryx ancilla : la fig.7 de la planche 35 représente un mâle de Calopteryx dont la marque alaire montrant une pointe rentrant en direction de la base est caractéristique de C.ancilla.

18. Pyrrhosoma nymphula : la fig.8 de la planche 35 représente probablement un mâle de cette espèce comme l’indique grossièrement l’aspect des pièces terminales de l’abdomen et surtout des dessins noirs représentés sur les derniers segments.

de La Chesnaye F.A. 1754Système naturel du règne animal. – Paris.

De la Chesnaye édite en 1754 un ouvrage précoce en français sur le sur le Système naturel du règne animal. Celui-ci est antérieur à l’édition fondatrice du Systema Naturae de Linnaeus de 1758. On y trouve des descriptions rédigées de Libellules, mais une étude approfondie reste nécessaire pour y reconnaître les espèces considérées. Nous pensons que Calopteryx splendens, C. virgo, Libellula quadrimaculata, Pyrrhosoma nymphula voire Sympetrum flaveolum, s’y trouvent, mais sans être nommées. Nous réserverons dans un premier temps ces hypothèses.

Linnaeus C. 1758 – Systema naturae. 10e édition. – Holmiae. – [Libellula] PDF

Il s’agit de l’ouvrage fondateur de la nomenclature zoologique. Linnaeus qui sera connu plus tard sous le nom de Carl von Linné, y décrit sous le genre Libellula (un nom qu’il a forgé en 1735 à partir de la Libella signalée par Rondelet en 1558), 17 espèces dont dont 13 appartiennent à la faune européenne et 4 sont exotiques. Plusieurs espèces que nous citons plus haut ont échappé à ce premier travail de Linnaeus : Calopteryx xanthostoma, Cordulegaster boltonii, Orthetrum brunneum, Sympetrum pedemontanum, Aeshna cyanea, Aeshna mixta, Sympetrum depressiusculum, Sympetrum sanguineum, Calopteryx splendens, Calopteryx ancilla et Pyrrhosoma nymphula. Linnaeus ne précise aucun détail sur les espèces françaises, mais omet plusieurs espèces qui sont déjà par hypothèse incluse dans la faune du pays. Le premier ouvrage sur les Libellules de France paraît très rapidement après, soit en 1762.

Geoffroy E.L. 1762 – Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris. – Durand, Paris.- ONLINE

Cet auteur de la région parisienne dresse avec une bonne précision un liste précoce des Libellules des environs de Paris. Toutefois, bien que connaissance la nomenclature linnéenne, il ne l’applique pas et c’est de Fourcroy qui en 1785, attribuera des noms scientifiques aux espèces présentés par Geoffroy. Les noms donnés par Geoffroy sont des prénoms de femmes : Louise (pour Calopteryx splendens), Ulrique (Calopteryx virgo), Amélie, Sophie, Adélaïde qui semblent toutes trois correspondre à la même espèce (Coenagrion puella), Française (Libellula quadrimaculata), Éléonore (Sympetrum flaveolum), Philinthe (Platetrum depressa), Sylvie (probablement selon nous : Orthetrum coerulescens), Aminthe (Cordulia aenea), Justine (Gomphus vulgatissimus), Julie (Aeshna grandis), Caroline (Onychogomphus forcipatus), Cécile (Ophiogomphus cecilia), Victoire (Crocothemis erythraea). Initialement nous avions eu quelques difficultés d’attribution mais l’ouvrage de Walckenaer paru en 1802, nous a permis de reconstituer les équivalences. Huit nouvelles espèces sont ajoutées à la faune de France et six avaient déjà été repérées sur des illustrations anté-linnéennes (voir plus haut). Il s’agit de la première synthèse régionale concernant les Libellules dans le monde de l’odonatologie.

19. Libellula quadrimaculata : la Française (dite aussi la Françoise).

20. Sympetrum flaveolum : l’Éléonore.

21. Orthetrum coerulescens : la Sylvie, avec ici un léger doute sur l’espèce correspondante.

22. Cordulia aenea : l’Aminthe.

23. Gomphus vulgatissimus : la Justine.

24. Onychogomphus forcipatus : la Caroline.

25. Ophiogomphus cecilia : la Cécile. Cette espèce sera prise comme une nouvelle espèce officielle en 1785.

26. Crocothemis erythraea : la Victoire selon nous correspond à cette espèce.

de Fourcroy A.F. 1785 – Entomologia parisiensis. – Parisii. – ONLINE

De Fourcroy (1785) introduit sur la base des descriptions données par Geoffroy (1762) de nouveaux noms pour les Libellules dont la plupart sont des synonymes, ajoutant toutefois une nouvelle espèce pour la science avec Libellula cecilia qui correspond à Ophiogomphus cecilia. De fait toutes les espèces ont été déjà indiquées pour la France. Les mentions concernent la région parisienne. Les espèces de référence sont les suivantes :

• Calopteryx splendens sous Libellula ludovicea pour la Louise de Geoffroy (1762). La Libellula splendens vient tout juste d’être décrite par Harris en 1780.

• Calopteryx virgo sous Libellula virgo pour l’Ulrique.

• Coenagrion puella sous Libellula puella pour l’Amélie. C’est une espèce qui n’est pas encore dégrossie à l’époque et a certainement une valeur collective (complexe d’espèces). Ainsi les noms de Libellula dorothea, Libellula sophia et Libellula adelais sont à ajouter (respectivement la Dorothée, la Sophie et l’Adelaïde).

Libellula quadrimaculata pour la Française.

• Sympetrum flaveolum sous Libellula flaveola pour l’Éléonore.

• Platetrum depressa sous Libellula philintha pour la Philinthe.

• Orthetrum coerulescens adapté à notre avis sous Libellulia sylvia pour la Sylvie. Les auteurs ne sont pas d’accord sur l’attribution de ce taxon. Ce nom n’a pas su être attribué correctement par la suite, si bien que l’espèce est nommée selon la Libellula coerulescens de Fabricius (1798), un nom pourtant postérieur.

• Cordulia aenea sous Libellula aenea pour l’Aminthe.

• Gomphus vulgatissimus sous Libellula vulgatissima pour la Justine.

• Aeshna grandis sous Libellula grandis pour la Julie, nom pouvant peut-être aussi correspondre à Aeshna cyanea.

• Onychogomphus forcipatus sous Libellula forcipata pour la Caroline.

• Ophiogomphus cecilia (Goeffroy in de Fourcroy, 1785) sous Libellula cecilia, pour la Cécile.

• Crocothemis erythraea sous Libellula victoria pour la Victoire. Ce nom pourtant valide ne sera pas utilisé : c’est un nom oublié : Libellula victoria Geoffroy in de Fourcroy, 1785 (nomen oblitum).

de Villers C. 1789 – Caroli Linnaei Entomologia. – Lugdunum. – ONLINE

Charles de Villers est un entomologue lyonnais qui préfigure l’école lyonnaise de la Société Linnéenne. Il reprend les travaux de Linnaeus (1758) et y développe les descriptions de nos Libellules avec plusieurs indications concernant la région lyonnaise. Il ajoute explicitement pour la France, les espèces suivantes :

27. Sympetrum vulgatum sous Libellula vulgata en Europe dont le Sud de la France.

28. Leucorrhinia pectoralis sous l’interprétation décalée de Libellula rubicunda, la Laïs, en Europe, n’étant pas rare vers Lyon.

29. Orthetrum albistylum sous l’interprétation décalée de Libellula cancellata, la Philis, en Europe, fréquente dans le Sud de la France. Alors que l’auteur décrit bien l’Orthetrum cancellatum, il souligne que “son” spécimen présente une terminaison abdominale blanche ce qui correspond à l’albistylum.

• Sympetrum pedemontanum est confirmé en France sous Libellula pedemontana, la Piémontoise, se trouvant dans les marais du Piémont en Italie et dans le Sud de la France. Cette espèce avait été illustrée par Hoefnagel dès 1575 pour la France.

Aeshna cyanea sous Libellula cyanea, la Henriette en Europe dont le Sud de la France. Notons ici que les auteurs futurs vont se méprendre sur l’interprétation de cette espèce, alors que de Villers est déjà dans le juste. Cette espèce a déjà été illustrée par Hoefnagel en 1575 pour la France

30. Leucorrhinia caudalis sous Libellula triedra, la Gertrude en Europe dont la France, vers Lyon. Le nom de triedra a été donné à ce taxon par Müller (1764 ou 1767, à préciser) mais n’a pas été conservé. C’est un nom oublié (nomen oblitum).

Sympetrum sanguineum sous Libellula sanguinea, la Ninon en Europe dont la France, vers Lyon.

31. Eurothemis fulva sous le synonyme Libellula fridrichsdalensis, l’Agathe en Europe dont la France, en Bresse.

• Sympetrum flaveolum probablement sous Libellula rubra, la Pudique en Europe dont la France, en Bresse.

32. Orthetrum cancellatum sous Libellula frumenti, un nom synonyme introduit par de Villers, la Catherine en Europe dont la France, Bresse.

• Ophiogomphus cecilia sous Libellula cecilia, la Cécile, confirmée en France dont la Bresse, connue en Europe.

Crocothemis erythraea sous Libellula victoria un nom oublié qui avait été introduit par Geoffroy (1762) et de Fourcroy (1785) pour la région parisienne. Donnée par de Villers en Europe dont la France, en Bresse.

33. Ceriagrion tenellum (de Villers, 1789) sous Libellula tenella, la Thérèse, une espèce nouvelle pour la science, indiquée en Europe dont la France.

Platycnemis pennipes sous le synonyme introduit par de Villers, Libellula albidella, la Lise, présente en Europe dont la France. Cette espèce avait déjà été (probablement) illustrée par de Réaumur en 1742.

Olivier M. 1792 – Encyclopédie méthodique, dictionnaire des Insectes. Tome septième, partie 2. – Paris, Panckoucke. – ONLINE

Olivier donne une très importante contribution à la connaissance des Odonates du Monde, tant sur la biologie, l’anatomie et la systématique Il tente de reprendre toutes les espèces connues à son époque et y parvient presque. Il donne à nom français à l’ensemble des taxons connus alors. Il donne des espèces déjà connues en France en les précisant pour notre pays : Libellula quadrimaculata, Sympetrum flaveolum, Platetrum depressa, Gomphus vulgatissimus, Cordulia aenea, Onychogomphus forcipatus, Aeshna grandis, Calopteryx virgo (incl. C. splendens), Coenagrion puella. Il n’ajoute aucune nouvelle espèce pour la France.

Walckenaer C.A. 1802 – Faune parisienne, Insectes. – Dentu, Paris. – ONLINE

Il rappelle des espèces déjà connues de la région parisienne (ou de France) : Platetrum depressum, Sympetrum flaveolum, Leucorrhinia pectoralis (sous Libellula rubicunda), Sympetrum vulgatum (incl. S. striolatum), Cordulia aenea, Onychogomphus forcipatus, Aeshna grandis (incl. A. cyanea), Calopteryx virgo (incl. C. splendens), Coenagrion puella aggr. Il n’ajoute aucune nouvelle espèce pour la France et à la différence de ses prédécesseurs français il distribue ses taxons sous trois genres : Libellula, Aeshna et Agrion à la manière de Fabricius.

Latreille P.A. 1805 – Histoire naturelle, générale et particulière des Crustacés et des Insectes. Volume 13. – Paris. – ONLINE

Latreille à la manière de Walckenaer et Fabricius, distribue ses taxons sous les genres Libellula, Aeshna et Agrion. Il confirme la présence de France d’Onychogomphus forcipatus, Gomphus vulgatissimus (qu’il place dans le genre Libellula et non Aeshna ce qui signifie que son interprétation de ce taxon est incertaine), Libellula quadrimaculata, Platetrum depressum, Sympetrum vulgatum (d’interprétation incertaine), Orthetrum cancellatum, Sympetrum flaveolum, Corduliae aenea, Calopteryx virgo (incl. C. splendens), Coenagrion puella aggr. et ajoute quelques nouveaux noms que nous précisons ci-dessous, mais aucune nouvelle espèce pour la France :

• Aeshna annulata Latreille, 1805, synonyme de Cordulegaster boltonii, le nom donné en premier par Latreille ne peut être conservé car il est déjà occupé pour une espèce exotique (ce qui semble d’ailleurs relever d’une maladresse taxonomique, car il s’agit d’une espèce fort douteuse). On lui préfère le boltonii donné par Donovan en 1807. Rappelons que cette espèce a été illustrée pour la France dès 1503-06 dans Bourdichon.

• Aeshna maculatissima Latreille, 1805, synonyme d’Aeshna cyanea que Latreille a mal interprété ce taxon, voire confondu avec Libellula juncea, ici aussi par erreur. Rappelons qu’Aeshna cyanea a été illustrée dès 1575 pour la France par Hoefnagel.

• Aeshna mixta Latreille, 1805, qui est en définitive un nom usurpé car Latreille connait la Libellula colubercula d’Harris, qu’il signale sans la nommer. Latreille avait donc fait le bon rapprochement avec ce taxon décrit en 1780 par Harris, mais c’est le nom qu’il a donné qui s’est imposé. Ce taxon avait déjà été illustré pour la France par Hoefnagel en 1575.

Girod-Chantrans J. 1810 – Essai sur la géographie physique, le climat et l’histoire naturelle du département du Doubs. Tome premier. – Courcier, Paris. – ONLINE

Les espèces suivantes sont citées du département du Doubs par Girod-Chantrans (1810) : la Louise (Calopteryx splendens), Libellula puella (Coenagrion puella aggr.), la Dorothée (Coenagrion puella aggr.), la Sophie (Coenagrion puella aggr.), l’Éléonore (cf. Sympetrum flaveolum), la Philinthe (Platetrum depressa), l’Aminthe (Cordulia aenea), la Justine (Gomphus vulgatissimus), la Caroline (Onychogomphus forcipatus), Libellula cancellata (Orthetrum cancellatum). Aucune nouvelle espèce n’est donnée pour la France.

de Charpentier T. 1825 – De Libellulinis europaeis In Horae entomologicae. – Wratislaviae. – ONLINE

De Charpentier (1825) présente deux espèces sur le territoire français (Gallia) :

• Agrion xanthostoma de Charpentier, 1825, à savoir Calopteryx xanthostoma – Espèce décrite de France (Habitat in Gallia meridionali). Confirmée ici et indiquée dès le XIVe siècle par hypothèse dans le Bréviaire de Belleville (1323-26).

• Aeschna lunulata de Charpentier, 1825 correspondant à Cordulegaster boltonii, déjà indiquée auparavant, notamment illustré dans l’ouvrage de Bourdichon (1503-08).

Boyer de Fonscolombe M. 1837 – Monographie des Libellulines des environs d’Aix. – Ann. de la Soc. Entomol. de France, 6 : 129-150 + pl. – ONLINE

Cet article de Boyer de Fonscolombe ne concerne que des espèces indiquées en France, dans les environs d’Aix-en-Provence. On y trouve : Libellula depressa (pour Platetrum depressa), Libellula quadrimaculata, Libellula cancellata (pour Orthetrum cancellatum), Libellula caerulescens (correspondant en fait à Orthetrum brunneum), Libellula ferruginea (pour Crocothemis erythraea). Il décrit par ailleurs de nouveaux taxons (synonymes ou non) : Libellula olympia (pour Orthetrum coerulescens) et Libellula vulgata et correspondant de fait probablement à Sympetrum striolatum. Il confond par ailleurs Libellula flaveola avec Sympetrum fonscolombei, un taxon dont la description est reprise par de Selys Longchamps en 1840. S’il confirme plusieurs espèce il n’en ajoute que trois à nos listes :

Libellula brunnea Boyer de Fonscolombe, 1837 pour Orthetrum brunneum.

34. Libellula nitens Boyer de Fonscolombe, 1837 correspond à Oxygastra curtisii qui vient juste d’être décrit par Dale en 1834.

35. Libellula flaveola sensu Boyer de Fonscolombe, 1837 correspond à Sympetrum fonscolombei dont la publication sera faite en 1840.

Boyer de Fonscolombe M. 1838 – Monographie des Libellulines des environs d’Aix. Deuxième et troisième parties. – Annales Société Entomologique France, 7 : 75-106 + 547-575. – ONLINE

Ce second et troisième article de Boyer de Fonscolombe ne concernent que des espèces indiquées en France, dans les environs d’Aix-en-Provence. On y trouve Aeshna maculatissima (pour Aeshna cyanea), Aeshna mixta, Aeshna annulata (pour Cordulegaster boltonii), Aeshna unguiculata (pour Onychogomphus forcipatus), Agrion virgo (pour Calopteryx virgo, voire C. splendens), Agrion platypoda (pour Platycnemis pennipes), Agrion puella (pour Coenagrion puella), Agrion sanguinea (pour Pyrrhosoma nymphula), Agrion rubella (pour Ceriagrion tenellum). Il ajoute le nombre remarquable de 11 espèce à la faune odonatologique de France :

36. Aeshna formosa correspondant à Anax imperator.

37. Aeshna vernalis correspondant à Brachytron pratense.

38. Aeshna affinis.

39. Aeshna irene Boyer de Fonscolombe, 1838 – Dans le Var à Saint-Zacharie (Localité-type).

40. Aeshna rufescens correspondant à Aeshna isoceles.

41. Aeshna forcipata sensu Boyer de Fonscolombe, 1838 correspond à Gomphus simillimus qui sera décrit peu après par de Selys Longchamps.

42. Agrion haemorrhoidalis pour Calopteryx haemorrhoidalis. La femelle avait déjà été illustrée sous Libellula virgo par de Villers en 1789, toutefois on n’a pas d’indications sur son origine qui reste probablement la région lyonnaise.

43. Agrion barbara pour Lestes barbarus.

44. Agrion viridis pour Chalcolestes viridis.

45. Agrion picteti Boyer de Fonscolombe, 1838 qui correspond à Lestes sponsa.

46. Agrion fusca pour Sympecma fusca.

47. Agrion pulchella au sens de Boyer de Fonscolombe (1838) correspond à Coenagrion caerulescens. Taxon en doublon sous la description originale : Agrion caerulescens Boyer de Fonscolombe, 1838.

48. Agrion elegans pour Ischnura elegans. Taxon en doublon sous Agrion aglae Boyer de Fonscolombe, 1838.

49. Agrion aurantiaca qui correspond à Ischnura pumilio.

de Charpentier T. 1840 – Libellulinae europaeae. – Leopold Voss, Lipsiae. – ONLINE

De Charpentier (1840) donne très peu d’indications sur la France. On trouve déjà vue dans nos listes : Libellula quadrimaculata, Crocothemis erythraea (sous Libellula cocinea de Charpentier, 1840), Cordulia aenea (sous Libellula aenea), Brachytron pratense (sous Aeschna pilosa), Aeshna mixta (sous Aeschna mixta), Calopteryx xanthostoma (sous Agrion xanthostoma), Chalcolestes viridis (sous Agrion leucopsallis) et Boyeria irene (sous Aeschna irene). Deux noms sont nouveaux dans son ouvrage dont une nouvelle espèce indiquée en France :

Libellula coccinea de Charpentier, 1840 correspond à Crocothemis erythraea et est indiqué en France méridionale et en Corse (Gallica meridionali, Corsica). Il s’agit de la plus ancienne indication que nous connaissons pour la Corse pour une Libellule.

50. Aeschna uncata de Charpentier, 1840 qui est Onychogomphus uncatus, en France (Habitat in Gallia).

Hagen H.A. 1840 – Synonymia Libellularum Europaearum. – Regimontii Prussorum. – ONLINE

Hagen (1840) reprend dans son ouvrage quelques indications d’espèces concernant la France (Gallia) : Libellula quadrimaculata, Eurothemis fulva (sous Libellula conspurcata), Orthetrum cancellatum (sous Libellula cancellata), Orthetrum coerulescens (sous Libellula coerulescens et Libellula olympia), Crocothemis erythraea (sous Libellula coccinea), Sympetrum flaveolum (sous Libellula flaveola), Sympetrum sanguineulm (sous Libellula roeselii), Sympetrum vulgatum (sous Libellula vulgata), Cordulia aenea, Oxygastra curtisii (sous Cordulia curtisii), Onychogomphus forcipatus (sous Gomphus unguiculatus), Onychogomphus uncatus (sous Gomphus uncatus), Gomphus simillimus, Ophiogomphus cecilia (sous Gomphus serpentinus), Cordulegaster boltonii (sous Cordulegaster lunulatus), Brachytron pratense (sous Aeschna vernalis), Aeshna mixta (sous Aeschna mixta), Aeshna affinis (sous Aeschna affinis), Aeshna cyanea (sous Aeschna juncea) Boyeria irene (sous Aeschna irene), Calopteryx haemorrhoidalis (sous Callepteryx haemorrhoidalis), Chalcolestes viridis (sous Lestes viridis), Lestes barbarus (sous Lestes barbara), Sympecma fusca, Ceriagrion tenellum (sous Agrion tenellum), Ischnura pumilio (sous Agrion pumilio et Agrion aurantiacum), Coenagrion caerulescens (sous Agrion coerulescens).

51. Somatochlora flavomaculata (sous Cordulia flavomaculata) : in Gallia.

52. Gomphus pulchellus : in Gallia.

53. Stylurus flavipes présenté sous Gomphus flavipes et indiqué de Marseille (Massiliae).

54. Hemianax ephippiger sous Anax mediterranea : Habitat ad littora mediterranea Galloprovinciae copiosa aestate Barthelemy.

55. Libellula striolata pour Sympetrum striolatum. Il s’agit peut-être déjà de cette espèce qui a été détectée en 1837 par Boyer de Fonscolombe sous le nom de Libellula vulgata.

56. Erythromma najas (sous Agrion najas) : Gallia.

57. Coenagrion pulchellum (sous Agrion pulchellum) : Gallia.

de Selys Longchamps E. 1840 – Monographie des Libellulidées d’Europe. – Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles. – ONLINE

De Selys Longchamps (1840) reprend l’essentiel des mentions connues à son époque sur les Libellules d’Europe. Il confirme les espèces suivantes pour la France : Libellula quadrimaculata, Eurothemis fulva (Libellula conspurcata), Orthetrum coerulescens (Libellula caerulescens, Libellula olympia), Crocothemis erythraea (Libellula ferruginea), Sympetrum sanguineum (Libellula roeselii), Sympetrum fonscolombei (Libellula fonscolombii), Cordulia aenea, Oxygastra curtisii (Cordulia curtisii), Gomphus pulchellus, Gomphus simillimus, Ophiogomphus cecilia (Gomphus selysii), Cordulegaster boltonii (Cordulegaster annulatus), Brachytron pratense (Aeschna vernalis), Aeshna mixta (Aeschna mixta), Aeshna affinis (Aeschna affinis), Boyeria irene (Aeschna irene), Anax imperator (Aeschna formosa), Hemianax ephippiger (Anax mediterranea), Calopteryx haemorrhoidalis (Calepteryx haemorrhoidalis), Chalcolestes viridis (Lestes viridis), Lestes sponsa, Lestes barbarus (Lestes barbara), Erythromma najas (Agrion najas), Ceriagrion tenellum (Agrion rubella), Ischnura pumilio (Agrion pumilio, Agrion aurantiaca), Coenagrion pulchellum (Agrion pulchella), Coenagrion caerulescens (Agrion caerulescens). Lestes picteti (Lestes macrostigma) indiqué vers Lyon sera réfuté dans un prochain article.

de Selys Longchamps E. 1841 – Nouvelles Libellulidées d’Europe. – Revue Zoologique, 4 : 243-246. – ONLINE

58. Libellula depressiuscula de Selys Longchamps, 1841 pour Sympetrum depressiusculum : “Habite l’Italie et le midi de la France”.

59. Platycnemis acutipennis de Selys Longchamps, 1841 : “Habite le midi de la France”.

Rambur P. 1842 – Histoire naturelle des insectes : Névroptères. – Roret. – ONLINE

Rambur (1842) reprend quelques espèces déjà citées en France et en précise régulièrement la localisation dans le pays : Orthetrum coerulescens (Libellula caerulescens, Libellula olympia), Eurothemis fulva (Libellula conspurcata), Crocothemis erythraea (Libellula ferruginea), Sympetrum vulgatum (Libellula vulgata), Sympetrum fonscolombei (Libellula fonscolombii), Sympetrum sanguineum (Libellula roeselii), Leucorrhinia pectoralis (Libellula rubicunda), Leucorrhinia caudalis (Libellula albifrons), Oxygastra curtisii (Cordulia curtisii), Cordulegaster boltonii (Cordulegaster lunulatus), Anax imperator (Anax formosus), Hemianax ephippiger (Anax senegalensis, Anax mediterranea), Aeshna grandis (Aeschna grandis), Aeshna isoceles (Aeschna rufescens), Aeshna mixta (Aeschna mixta), Aeshna affinis (Aeschna affinis), Boyeria irene (Aeschna irene), Calopteryx virgo, Calopteryx splendens (Calopteryx ludoviciana), Calopteryx haemorrhoidalis, Lestes barbarus (Lestes barbara), Pyrrhosoma nymphula (Agrion sanguineum), Coenagrion pulchellum (Agrion pulchella), Coenagrion puella (Agrion puella), Ischnura elegans (Agrion elegans), Ischnura pumilio (Agrion pumilio), Ceriagrion tenellum (Agrion rubellum).

60. Libellula hybrida pour Sympetrum meridionale.

61. Libellula scotica pour Sympetrum danae : “rarement, dans les envions de Paris ; elle a été prise aussi par M.Blisson au Mans. M. de Selys l’indique des Alpes…”.

62. Cordulia metallica pour Somatochlora metallica : “très-rare dans les environs de Paris”.

63. Gomphus graslinii Rambur, 1842 : “Découverte dans la forêt de Bercé, aux environs du Château-du-Loir par mon ami M. Adolphe Gralin, l’un de nos lépidopterologistes les plus distingués. J’ai aussi reçu la femelle en communication avec M.Blisson, qui l’a prise dans les environs du Mans”.

• Gomphus occitanicus Rambur, 1842 synonyme d’Onychogomphus uncatus : “Habitant tou le midi de la France, où il paraît moins commun que l’Unguiculatus“.

64. Anax parisinus Rambur, 1842 synonyme d’Anax parthenope : “Je l’ai trouvé abondamment le long des étangs au nord de Paris”.

65. Anax spiniferus Rambur, 1842 synonyme d’Anax junius : “Décrit d’après un individu que je crois avoir pris dans les environs de Montpellier”.

66. Platycnemis latipes Rambur, 1842 : “Je l’ai prise avec la Diversa dans les environs de Montpellier”.

• Platycnemis diversa Rambur, 1842 synonyme de Platycnemis acutipennis : “J’ai pris autrefois cette espèce dans les environs de Montpellier ; depuis je l’ai retrouvée dans le département des Landes, et M.Blisson l’a prise dans les environs du Mans”.

67. Agrion lindeni pour Erythromma lindenii : “Je l’ai pris au mois de mai à Arles”.

68. Agrion scitulum Rambur, 1842 pour Coenagrion scitulum : “Se trouve dans les environs de Paris, le long des étangs, pendant l’été ; rare”.

69. Agrion fonscolombii Rambur, 1842 synonyme de Coenagrion mercuriale : “J’ai reçu cette espèce de M. de Fonscolombe sous le nom de Lindeni, et comme étant celle qu’il avait d’abord prise pour le Puella, mais il a figuré le vrai Puella, qu’il a méconnu ensuite. C’est en confondant ces espèces qu’il a cru qu’elles s’accouplaient ensemble”.

• Agrion aquisextanum Rambur, 1842 synonyme de Coenagrion caerulescens : “Il m’a été envoyé d’Aix par M. de Fonscolombe, sous le nom de Pulchella“.

70. Agrion hastulatum pour Enallagma cyathigerum : “aussi commun dans les environs de Paris que le Puella, pendant l’été”.

de Selys Longchamps E. 1843 – Description d’une nouvelle espèce de Névroptère du genre Cordulia découverte en France. – Revue Zoologique, revue mensuelle, mai 1843 : 131. – ONLINE

De Selys Longchamps avait anticipé la citation de cette espèce lors d’une séance le 3 mai 1843 à la Société Entomologique de France (de Selys Longchamps E. 1843 – Note sur quelques libellules d’Europe. (Séance du 3 mai 1843). – Annls de la Soc. Entom. de France, 2e série, tome 1 : 107-109. – ONLINE). Il précise, alors sans la décrire, qu’elle sera nommé Cordulia splendens mais qu’elle devrait correspondre à Macromia splendens. Il en donne une diagnose en latin, prématurée dans la Revue Zoologique de mai 1843 sous le nom de Cordulia splendida.

71. Cordulia splendida de Selys Longchamps, 1843 (nomen oblitum) pour Macromia splendens dont la description officielle ne sera finalement publiée qu’en 1844.

Pictet de la Rive & de Selys Longchamps E. 1844 – [Cordulia splendens]. – Magazin de Zoologie, 2e série, 5e année, 1843 : texte + pl.117.

Cordulia splendens Pictet de la Rive & de Selys Longchamps, 1844 pour Macromia splendens. Selon une description complète de la femelle puis du mâle et illustrée dans le Magazin de Zoologie de 1843 édité en 1844. Cette description est postérieure à la diagnose donnée en latin par de Selys Longchamps dans la Revue Zoologique de mai 1843 sous le Cordulia splendida (voir ci-dessus).

de Selys Longchamps E. 1848 – Liste des Libellules d’Europe et diagnose de quatre espèces nouvelles. – Revue Zoologique de la Société Cuvierienne, 1848. – ONLINE

• Libellula albistyla de Selys Longchamps, 1848 pour Orthetrum albistylum, une espèce qui avait déjà été détectée en France par de Villers en 1789 en association avec Libellula cancellata. Pour de Selys Longchamps (1848), elle “Habite les environs de Lyon (M.Foudras)”.

de Selys Longchamps E. 1850 – Revue des Odonates ou Libellules d’Europe. – Murquardt, Bruxelles, Paris. – ONLINE

Nous ne reprenons pas à partir de cet ouvrage important publié en 1850, le détail des espèces signalées désormais en France. Ceci deviendrait long et fastidieux. Nous ne donnerons ici et par la suite que les nouveautés. Certains noms d’espèces jusqu’alors confondus avec leurs synonymes sont corrigés dans cet ouvrage : Libellula fulva pour Eurothemis fulva, Libellula erythraea pour Crocothemis erythraea, Libellula sanguinea pour Sympetrum sanguineum, Libellula striolata pour Sympetrum striolatum, Libellula pectoralis pour Leucorrhinia pectoralis, Libellula caudalis pour Leucorrhinia caudalis, Calopteryx splendens, Anax parthenope, Aeschna pratensis pour Brachytron pratense, Agrion tenellum pour Ceriagrion tenellum, Agrion mercuriale pour Coenagrion mercuriale, Agrion lindenii pour Erythromma lindenii. Par contre l’auteur conserve Libellula caerulescens pour Orthetrum coerulescens, Libellula scotica pour Sympetrum danae, Anax formosus pour Anax imperator (l’auteur met toutefois ce dernier nom dans sa synonymie sans en identifier la priorité), Agrion minium pour Pyrrhosoma nymphula. Noter par ailleurs que de Selys Longchamps (1850) ne confirme pas l’existence du véritable Sympetrum vulgatum en France (il apparaît possible que de Villers l’ai bien eu en 1789). Il n’indique pas clairement Leucorrhinia dubia (traitée sous Libellula dubia) qu’il envisage présente dans les Alpes du Dauphiné sur la base de M.Foudras de Lyon, toutefois il la reprend dans la liste des espèces connues en France (p.275). Il en est de même pour Aeshna juncea (vers Lyon ?). Il précise Stylurus flavipes (traitée sous Gomphus flavipes) sur Lyon selon Foudras et des environs de Paris selon Serville et Guérin-Méneville.

72. Cordulegaster bidentatus pour Thecagaster bidentata : “j’en ai reçu des hautes Pyrénées un exemplaire mâle pris aux environs de Bagnères par M.Castex”.

73. Libellula dubia pour Leucorrhinia dubia : “locale, Nord et Alpes” (p.275).

74. Libellula rubicunda pour Leucorrhinia rubicunda : “locale, Nord” (p.275).

75. Lestes nympha pour Lestes dryas : “extrêmement commune de la fin du printemps à l’automne… reçue de M. de Fonscolombe, d’Aix [en-Provence]”.

76. Lestes virens pour Lestes virens : “commune à la fin d’août sur les mares bourbeuses des bois, observée à Paris (Rambur), Angers (Millet), Lyon (Foudras) et Hières (Cantener).

77. Agrion viridulum pour Erythromma viridulum : “rare en Anjou sur les bords du Layon (Millet)”.

Pidancet L. 1856 – Catalogue des Libellulidées des environs de Besançon. – Mém. de la Soc. d’émulation du département du Doubs, Série 2, 7.

Pidancet (1856) décrit de nouvelles espèces qui ont échappé à la littérature moderne : Libellula bruandi que nous plaçons en synonyme d’Orthetrum brunneum et Aeschna justi synonyme de la même manière d’Aeshna juncea. Sa liste départementale comprend 43 espèces. Deux sont nouvelles pour la France : Epitheca bimaculata et Aeshna juncea. Il convient de bien interpréter certains taxons : Libellula rubicunda est Leucorrhinia pectoralis, Gomphus forcipatus est Gomphus vulgatissimus, Gomphus flavipes est Gomphus pulchellus, Agrion hastulatum est Enallagma cyathigerum. La collection de Pidancet comprend donc deux spécimens types. Elle est actuellement au Musée de Poligny d’après Gwénaël David.

• Libellula bruandi Pidancet, 1856 que nous plaçons comme synonyme d’Orthetrum brunneum.

78. Epitheca bimaculata.

79. Aeschna justi Pidancet, 1856 que nous plaçons comme synonyme d’Aeshna juncea.

• Lestes vestalis correspond à Lestes virens vestalis dont il s’agit de la première mention en France.

Réalisation : Cyrille Deliry (traitée jusqu’en 1856 le 4 octobre 2022)