Odonates de La Réunion (974)
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France (Outre Mer) – îles Mascareignes
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La Réunion est un département d’Outre mer de France (statut acquis en 1946) situé proche de Madagascar (environ 680 km) dans les îles Mascareignes (La Réunion, île Maurice, Rodrigues), un archipel distant entre 680 et 1500 km de Madagascar et « aligné » sous forme d’îles volcaniques issues du point chaud intra-océanique local. D’une superficie de 2512 km2, La Réunion a une dimension proche de la moitié d’un département métropolitain. L’île est resté inhabitée, bien que probablement repérée dès le Moyen Âge (Xe siècle) par des navigateurs Arabes (Dîna Morgabin ou île couchant). La Réunion pourrait avoir été visitée avant notre ère par les explorateurs « préhistoriques » austronésiens. Ce sont des navires portugais qui accèdent à l’île parmi les premiers, on parle de 1500, fait confirmé en 1512 ou 1513 par P.de Mascarenhas (le jour de la Sainte-Apolinne, soit le 9 février) alors qu’il se rendait avec son navire à Goa. Mascarenhas donne plus tard son nom à l’archipel entier : les Mascareignes. Elle est sur les cartes portugaises dès 1520 (sous le nom de Santa Apolonia). Incluse au hasard des routes maritimes des Indes d’anglais ou de néerlandais, elle prend divers noms : England’s forest au début du XVIIe siècle, c’est aussi l’île Mascarin, puis l’île Bourbon dès 1642 alors que les français en prennent possession au nom du Roi, Louis XIII, mais ce n’est que dans les années 1660 que les premiers colons s’installent et Colbert ayant fondé l’année précédente, la Compagnie française des Indes orientales y missionne 4 navires en 1665 et installe le premier gouverneur de l’île, Étienne Regnault. Les premiers réunionnais naissent en 1667 (Estienne Pau et Estienne Bellon) et 1668 (Anne Mousse). Outre, le rôle de halte sur les voyages pour les Indes, La Réunion est un lieu où on cultive grâce aux esclaves africains ou malgaches, le café dès le XVIIIe notamment et la canne à sucre dès le XIXe. Elle devient l’île de La Réunion de 1793 à 1806, puis depuis 1848, l’île Bonaparte de 1806 à 1810, de nouveau l’île Bourbon jusqu’en 1848. Le nom de La Réunion est probablement dédié aux « réunions » associées à la Révolution française. Alors que le pays déclare en 1796 l’abolition de l’esclavage, cette décision est refusée par les colons, soutenus par Napoléon Bonaparte en 1802, et ce n’est qu’en 1848 que les 62000 esclaves de l’île sont libérés. L’île est anglaise entre 1810 et 1814. Ce n’est un département d’Outre mer que depuis 1946 et le Parc National de La Réunion entre au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2010.
Le relief de l’île est très marqué puisque son point culminant est à 3070 m d’altitude (Piton des Neiges). Le climat est tropical, sous l’influence des alizés et de cyclones parfois violents, extrêmement arrosé à l’est avec une pluviométrie atteignant les 12 m annuels vers le Piton de la Fournaise et fortement contrasté tant en terme de précipitations que de températures en raison du contraste des altitudes. Le volcanisme est particulièrement actif au Piton de la Fournaise (2632 m) situé dans l’est de l’île). Reliefs et climat se conjuguent pour matérialiser une érosion spectaculaire avec des ravines étroites et profondes de plus de 600 m.
Son isolement se traduit par un endémisme de la flore et de la faune exceptionnel. La qualité des écosystèmes marins est tout à fait remarquable, mais fortement concentrée sur des récifs coralliens de dimension restreinte. Les changements climatiques récents ainsi que l’introduction d’espèces fragilise gravement la Biodiversité réunionnaise qui témoigne de nombreux exemples avérés de disparition.
Odonates de l’île de La Réunion1
Africallagma glaucum – Agriocnemis exilis – Anax ephippiger2 – Anax guttatus – Anax imperator – Anax tristis – Ceriagrion glabrum – Coenagriocnemis reuniensis3 – Diplacodes lefebvrii – Gynacantha bispina – Hemicordulia atrovirens4 – Ischnura senegalensis – Orthetrum stemmale5 – Pantala flavescens – Pseudagrion punctum – « Sympetrum » « fonscolombii » – Tholymis tillarga – Tramea basilaris – Tramea limbata – Trithemis « annulata »6 – Urothemis edwardsii – Zygonyx torridus – Zyxomma petiolatum
On cite encore Rhyothemis semihyalina avec Fraser (1957) ou Martiré (2006), néanmoins aucune preuve de la présence de cette Libellules n’est disponible selon M.Yerokine (com. pers.).
Références
- de Selys Longchamps E. 1869 – Odonates recueillis à Madagascar, aux îles Mascareignes et Comores. – In Recherches sur la faune de Madagascar. (5e partie).
- de Selys Longchamps E. 1872 – Note sur plusieurs Odonates de Madagascar et des îles Mascareignes. – Revue Magasin Zoologie, 23 : 175-183. – ONLINE
- Fraser 1957 – [A préciser !]
- Jacquemin G. 1988 – Dragonfly collected in La Réunion, the Mascarene islands. – Notul. Odonatol., 3 (1) : 14.
- Couteyen S. 2000 – Déterminisme de la posture de guet chez Trithemis annulata haematina (Rambur, 1842) (Odonata Anisoptera : Libellulidae). – Martinia, 16 (3) : 101-106.
- Couteyen S. & Papazian M. 2000 – Contribution à la connaissance des Odonates de l’île de La Réunion. 3. Hemicordulia asiatica Selys, 1878, une espèce nouvelle pour l’île (Odonata, Corduliidae). – Martinia, 16 (3) : 107-110.
- Marshaal M. 2000 – Brefs souvenirs odonatologiques de Guadeloupe, Martinique et Réunion. – Martinia, 16 (3) : 123-126.
- Couteyen S. & Papazian M. 2001 – Contribution à la connaissance des Odonates de l’île de La Réunion. 4. Sympetrum foncolombii (Selys, 1840), une espèce nouvelle pour l’île (Odonata, Libellidae). – Martinia, 17 (2) : 51-53.
- Couteyen S. & Papazian M. 2001 – Contribution à la connaissance des Odonates de l’île de La Réunion. 5. Orthetrum stemmale (Burmeister, 1839), une espèce redécouverte sur l’île (Odonata, Anisoptera, Libellulidae). – Martinia, 17 (3) : 88-90.
- Couteyen S. & Papazian M. 2002 – Les Odonates de La Réunion. Eléments de biogéographie et de biologie, atlas préliminaire, reconnaissance des espèces, synthèse bibliographique. – Martinia, 18 (3) : 70-106.
- Grand D. 2004 – Anax tristis Hagen, 1867. Le géant de Mayotte. – Martinia, 20 (2) : 77-82.
- Grand D. 2004 – Compte rendu odonatologique d’un voyage à l’île de la Réunion. – Martinia, 20 (2) : 67-75.
- Couteyen S. 2006 – Effets de l’introduction de la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss Walbaum, 1792) sur les populations larvaires de deux espèces de Zygoptères de l’Île de la Réunion. – Martinia, 22 (2) : 55- 63.
- Couteyen S. & Papazian M. 2006 – Bibliographie par zone géographique : Réunion. – In : Meurgey F. (coord.) 2006 – Les Odonates des Départements et Collectivités d’Outre-mer français. Bilan des activités du Groupe Odonatologique Outre-mer. 1999-2005. – Société française d’Odonatologie : 98.
- Martiré 2006 – [A préciser !]
- Papazian & Couteyen 2006 – [La Réunion]. – [A préciser !]
- Couteyen S. 2009 – Biogéographie et spéciation des Odonates de l’île de la Réunion. – Annls de la Soc. Entom. de France, 45 (1) : 83-91. – PDF LINK
- Martiré D. 2010 – Les Libellules et Éphémères de la Réunion. – Parthénope, Mèze.
- Couteyen S. & Papazian M. 2012 – Catalogue et affinités géographiques des Odonata des îles voisines de Madagascar (Insecta : Pterygota). – Ann. soc. entomol. Fr., (n.s.) 48 (1/2) : 199-215.
- Grand D. 2010 – Tramea basilaris (Palisot de Beauvois, 1805) : un nouveau Libellulidae pour l’île de la Réunion (Odonata, Anisoptera : Libellulidae). – Martinia, 26: 1-2.
- Martiré D. 2010 – Les Libellules et Éphémères de la Réunion. – Parthénope, Mèze.
- Amouret N., Juillet N. & Payet G. 2018 – Libellules et demoiselles. A la découverte des Odonates de la Réserve Naturelle Nationale. Étang de Saint-Paul. – Le cahier des naturalistes des 8-12 ans, 10 ans (2008-2018), RN Étang de Saint-Paul.
- Máiz-Tomé L., Sayer C. & Darwall W. (ed.) 2018 – The status and distribution of freshwater biodiversity in Madagascar and the Indian Ocean islands hotspot. – Gland, Switzerland: IUCN : viii+128 pp.
- Yerokine M. & Couteyen S. 2018 – Contribution à la connaissance des Odonates de l’île de la Réunion 11. Présence d’Anax tristis Hagen, 1867 et Heminax ephippiger (Burmeister, 1839) à la Réunion (Odonata : Aeshnidae). – Cah. Sc. de l’Océan Indien occidental, 9 : 15-16.
- Deliry C. 2019 – Trithemis haematina, une bonne espèce. – Nomina Odonata, 20 janvier 2019. – PDF
- Yerokine M. 2019 – Contribution à la connaissance des Odonates de l’île de la Réunion. Présence de Tramea basilaris (Palisot de Beauvois, 1817) (Odonata : Libellulidae). – Cahiers scientifiques de l’océan Indien occidental, 10 : 1-2. – PDF LINK
- Yerokine M. 2019 – Contribution à la connaissance des Odonates de l’île de Réunion 12. Urothemis edwardsii (Selys, 1849), une espèce nouvelle pour l’île (Odonata : Libellulidae). – Cahiers scientifiques de l’océan Indien occidental, 10 : 7-8. – PDF LINK
Liens Internets
- Faune La Réunion ➚
- Borbonica, portail SINP de La Réunion ➚
- Connaître et préserver les Odonates de La Réunion (La Selysienne)
Préparation de la page : Cyrille Deliry – Animation : Michel Yerokine
- On cite encore Rhyothemis semihyalina avec Fraser (1957) ou Martiré (2006), néanmoins aucune preuve de la présence de cette Libellules n’est disponible selon M.Yerokine (com. pers.). ↩︎
- Bien que distinct des autres Anax, et régulièrement rangé dans le genre Hemianax, c’est le premier genre qui est préféré selon M.Yerokine (com. pers.). ↩︎
- Cette espèce est aussi présentée sous Agrion [?] insulare de Selys Longchamps, 1872, dite présente sur l’île Maurice et à La Réunion. Elle avait été introduite sans description un peu plus tôt sous Agrion insulare de Selys Longchamps, 1869 (nomen nudum) (elle serait selon la première source, aussi, sans description, dans un article de l’auteur intitulé Voyage de Pollen paru en 1869). Máiz-Tomé & al. (2018) la considère comme En Danger (EN) sur le secteur de Madagascar-Océan Indien. M.Yerokine précise (com. pers.) néanmoins que le Coenagriocnemis insularis ne se trouve en définitive qu’à l’île Maurice. ↩︎
- Les mentions d’Hemicordulia asiatica de La Réunion, concernent en définitive Hemicordulia atrovirens, seule espèce connue sur cette île selon M.Yerokine (com. pers.). ↩︎
- Les citations d’Orthetrum brachiale de La Réunion, ne concernent pas cette espèce, absente de La Réunion, selon M.Yerokine (com. pers.). ↩︎
- Voir Deliry (2019) qui suggère que la sous-espèce présente à La Réunion serait une bonne espèce à considérer sous Trithemis haematina et cet avis tend à être suivi par d’autres naturalistes. ↩︎